C’est une tournée de concerts particulière dans une période particulière. Comment ?! De la musique jouée en live vue autrement qu’à travers un écran ?! C’est un privilège auquel ont eu droit les habitués de cinq structures socioculturelles réparties entre la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis. Au programme, la violoniste Agnès Pyka propose un voyage initiatique à travers l’évolution des styles et des techniques du violon.
Les gestes barrières sont bien sûr de la partie. Tapis, sièges et petits coussins : chaque groupe de participants se voit attribué son petit espace aménagé. Confortablement installés, le spectacle peut commencer.
Tout débute par une présentation de l’instrument. Kézaco ? « Une guitare ! » s’empresse de répondre un enfant. Loupé, mais pas loin. Le violon fait partie des instruments à cordes frottées et non pincées. S’en suit une première découverte, celle de la seconde Partita pour violon Seul de Jean-Sébastien Bach écrite en 1720. Les oreilles, distraites sur les premières notes, se font très vite attentives. Les extraits musicaux sont entrecoupés d’explications sur les techniques de jeu et les particularités des morceaux choisis. Le mouvement dénommé courante a un rythme plus soutenu que sa voisine la sarabande par exemple.
Petit bond de 273 ans pour atterrir en 1993 avec la Passacaille et variations pour violon solo du violoniste contemporain Thierry de Mey et sa remarquable folia très cinématographique où les pizzicati (fait de pincer les cordes avec les doigts) et les harmoniques (poser le doigt légèrement sur la corde de manière à limiter ses vibrations) sont à l’honneur.
Léger retour en arrière en 1976 avec la Sonate Monologue pour violon du virtuose arménien Aram Khatchatourian. Ici le rythme varie aux aléas des émotions partagées avec le public. Ces dernières variations s’achèvent une fois encore dans un flot d’applaudissements. Une dernière Chaconne de Bach en guise de rappel avant de se quitter et voilà déjà le moment pour le violon de regagner son étui après une heure hors du temps et presque sans pandémie.