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Isabelle Cornaro / Stéphanie Nava

Orion aveugle : récits avec figures projetées / Considering a Plot (Dig for Victory)

exposition

Deux expositions monographiques simultanées, deux artistes qui partagent un mème intérèt pour le dessin et les jardins, la représentation de l'espace et son appropriation. Tandis que Stéphanie Nava cultive un gigantesque environnement de papier, Isabelle Cornaro invite une promenade poétique à travers des films, des dessins et des agencements d'objets.

Pour le deuxième volet de sa nouvelle programmation, le Centre d’art présente deux expositions monographiques simultanées. Deux artistes qui partagent un même intérêt pour le dessin et les jardins, la représentation de l’espace et son appropriation. Tandis que Stéphanie Nava cultive un gigantesque environnement de papier, Isabelle Cornaro invite à une promenade poétique à travers des films, des dessins et des agencements d’objets. Chacune à leur manière, l'une et l'autre développent une réflexion critique sur l’organisation du territoire et sa rationalisation, envisagées comme système d’encadrement de l’individu. Dans le même temps, elles imaginent des modes de transgression en tissant des liens, autant physiques que narratifs : elles inventent des passages, des traversées, et déploient des récits où les jardins ouvriers anglais se mêlent aux jardins à la française, la botanique à la chimie, le décoratif à la politique, les loisirs à la guerre ou au travail. Elles projettent sur le monde des formes qui leur permettent à la fois de le déchiffrer et de le redessiner. Pour cette double exposition en forme de forêt de signes, elles présentent des œuvres pour la plupart inédites, qui envahissent littéralement l’espace de la galerie et qui conduisent le spectateur à réajuster son point de vue en permanence.

 

Isabelle Cornaro

Orion aveugle : récits avec figures projetées

Le travail d’Isabelle Cornaro s’inscrit dans une tradition minimaliste et conceptuelle pour en proposer une version « rechargée », mêlant dématérialisation et fétichisation. Il témoigne d’un intérêt constant pour le paysage, des jardins d’ornement aux parcs d’attraction, de l’urbanisme moderniste aux paysages de brousse africains. Dans un va-et-vient constant entre figuration et abstraction, l’artiste décortique des représentations d’espaces existantes (plans d'urbanisme, photographies et tableaux de paysages) pour en dégager les structures sous-jacentes. Elle les traduit avec des matériaux choisis pour leur charge émotionnelle ou symbolique (cheveux, bijoux, objets domestiques). Tout son travail procède ainsi d’une déconstruction mais également de la mise au point de grilles de lecture qui lui permettent d’instaurer une distance et de construire un regard.

 

 

Stéphanie Nava

Considering a Plot (Dig for Victory)

Le dessin occupe une place centrale dans la pratique de Stéphanie Nava, aux côtés de sculptures-objets, de photographies et d'installations. Son travail s’attache à décrire des relations, qu'elles soient architecturales, linguistiques, sociales ou sentimentales. Privilégiant des questions liées à l’appropriation de l’espace et sa domestication, Stéphanie Nava s’intéresse à la manière dont un individu ou une société façonne son rapport au monde. Depuis plusieurs années, elle travaille à la réalisation d’un vaste environnement de papier sur le modèle des jardins ouvriers anglais : Considering a Plot (Dig for Victory). Le titre de ce projet né d’une résidence Villa Médicis Hors les Murs à Londres, fait référence à une campagne menée par le gouvernement britannique pendant les deux guerres mondiales, incitant les habitants à cultiver des jardins potagers pour participer à l’effort de guerre. S’inspirant des processus à l'œuvre dans ces allotments, espaces à la fois privés, sociaux et par incidence "militaires", l’artiste développe un work in progress où dessins au trait, pliages et découpages émergent de rouleaux de papier et suivent la géométrie stricte des rangées, parterres et allées. Le spectateur traverse différentes zones où se côtoient légumes et insectes, mauvaises herbes et plantes médicinales, chaînes de production et tracts de propagande. Ici, le jardin est conçu à la fois comme champ d’expérience et champ de bataille, dans lequel l’artiste explore les relations – biologiques, politiques, économiques, stratégiques – entre un microcosme et le monde extérieur. Dispositif de dressage et de contrôle (du corps, des comportements, du temps), il est également un territoire dans les replis duquel se trament de multiples résistances.

 

Une exposition réalisée en partenariat avec le Centre d'art Passerelle à Brest

sam 7 juin à 13h

vernissage

 

sam 14 juin à 16h

rencontre avec les artistes

 

du 8 juin au 20 juil 2008

« Promenades, jeux et jardins »

infos pratiques

horaires

mercredi, samedi, dimanche

de 14h à 19h

sur rendez-vous en semaine

 

tarifs

2€, 1€ TR, entrée libre (buissonniers, -de 12 ans)

 

visites accompagnées pour les groupes

L'équipe des relations aux publics vous accompagne dans l'exposition avec votre groupe. La visite se construit à partir d'un dialogue autour des œuvres.

Gratuit et sur rendez-vous tous les jours de la semaine. Renseignements auprès de l'équipe des relations aux publics : 01 64 62 77 23 / 27