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Wolf von Kries

Échantillons sans valeur / Muster ohne wert / Samples of no value

exposition

Le Centre d’art contemporain de la Ferme du Buisson invite l’artiste allemand Wolf von Kries à réaliser sa première exposition personnelle en France. Conjuguant des travaux antérieurs et des œuvres inédites, elle offre l’opportunité de découvrir un large corpus de son travail.

Caractérisé par sa rigueur conceptuelle et son inventivité formelle, le travail de Wolf von Kries ne se confine pas à un seul medium ou à un vocabulaire plastique facilement identifiable. D’un projet à l’autre, il navigue librement de la sculpture à l’installation, de la vidéo à la photographie, brouillant les frontières entre objet d’art et réalité quotidienne. Arpenteur infatigable, l’artiste explore aussi bien les pays lointains que son environnement immédiat, comme si le monde était un texte à déchiffrer. Pour ce faire, il procède de manière quasi scientifique : collectant des objets, observant des phénomènes, conduisant des expériences, établissant des comparaisons.

 

Il s’intéresse aux processus de formation (ou de transformation), qu’ils soient biologique, chimiques, culturels ou économiques. Chez lui, rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme et se reconfigure. Ses œuvres convertissent l’ordinaire en extraordinaire à travers une approche à la fois résolument matérielle et mystérieusement poétique. Se saisissant d’objets ou de situations trouvés dans l’espace urbain, Von Kries les altère pour créer des scénarios inattendus. Faisant preuve d’une grande économie de moyens, il met à jour des rencontres fortuites, des significations cachées, des relations spatiales ou des correspondances formelles. Autant de connections hasardeuses, fantaisistes ou paradoxales que le spectateur est amené à découvrir ou à prolonger.

 

Wolf von Kries intitule son projet pour la Ferme du Buisson « Echantillons sans valeur ». Cet énoncé qui estampille les produits gratuits ou libres de taxes, peut être considéré comme l’équation de l’exposition : cette dernière est traversée par des questions à la fois économiques et structurelles. L’artiste considère des structures et des motifs quotidiens sans valeur intrinsèque pour y prélever des « échantillons » – un objet, un code visuel, un processus. Il examine la récurrence de ces motifs dans différents contextes et s’en sert comme point de départ à une investigation autour des processus de production et de consommation. Il invite à reconsidérer les critères économiques en vigueur en mettant à l’honneur expérimentation, artisanat, recyclage, et autres activités improductives…

 

L’exposition présente ainsi des objets ordinaires transfigurés, qui renvoient à une recherche de la forme parfaite et à des modèles utopiques. Pour Sphère géodésique, des journaux quotidiens collectés au début de la crise financière sont agencés en une construction aux allures futuristes. Les structures géodésiques ont été popularisées par l’architecte Buckminster Fuller, autodidacte avant-gardiste et visionnaire écologique, qui les conçoit comme des structures dynamiques et autoportantes, où tous les éléments sont à la fois autonomes et interdépendants. Ailleurs, des affiches publicitaires ont été retournées puis recouvertes d’une constellation de rebus de perforeuse récoltés dans les bureaux d’une entreprise de consulting. Cette « neige » qui parsème les dos bleus évoque la neige TV et la notion de bruit blanc, et l’absence d’information qui leur est associée. Plus haut, un flacon de parfum datant de 1969 a été ouvert et laisse échapper son effluve sous une image de la terre prise depuis la lune la même année. L’œuvre produit ainsi un raccourci, du voyage dans le temps au voyage dans l’espace, à travers une fiction olfactive. Ou encore, des boîtes de conserves aux contenus et aux origines diverses affichent toutes la même date de péremption : le 30 avril 2008. Le 1er mai, une révolution invisible se serait donc produite à l’intérieur des boîtes…

 

De cette manière, l’artiste interroge les différents systèmes de production de valeur mais construit aussi des mondes en soi, en réinventant un certain ordre des choses en équilibre constant entre chaos et tentatives d’organisation.

sam 20 fév à 17h

vernissage

navette gratuite au départ de Paris-Bastille à 16h

(réservation indispensable)

infos pratiques

horaires

mercredi, samedi, dimanche

de 14h à 19h

et toute la semaine sur rendez-vous

 

tarifs

2€ TP, 1€ TR, entrée libre (groupes, buissonniers, -de 12 ans)

 

visites

visites commentées tous les samedis à 16h

 

groupes

gratuit, sur réservation au 01 64 62 77 00 ou rp@lafermedubuisson.com