FR EN ES

Plus de croissance, un capitalisme idéal…

Michel Blazy, Maxime Bondu, Simon Boudvin, Mark Boulos, Blanca Casas Brullet, Charlie Jeffery, Toril Johannessen, Gustav Metzger, Dan Peterman, Thorsten Streichardt, Simon Starling, Superflex, Lois Weinberger

exposition

A l'heure où la crise économique et écologique devient mondiale, peut-on encore croire à une croissance illimité ? Une quinzaine d'artistes internationaux explorent l'ambivalence de cette notion et la mette précisément en crise en lui opposant aliénation, dépense improductive et entropie.

Ferme-modèle, la Ferme du Buisson a alimenté pendant près d’un siècle une usine-modèle : la chocolaterie Menier, qui fut l’un des plus grands empires industriels du XIXe siècle. Dès 1848, pressentant que la révolution industrielle ne peut s’effectuer sans une révolution sociale, la dynastie Menier tente d’instaurer une forme de capitalisme « idéal » unique dans les annales de l’industrie. La production de chocolat croît de manière spectaculaire via les innovations techniques, architecturales et commerciales, « l’invention » de la publicité et d’une stratégie multinationale. Parallèlement, Menier milite pour un impôt sur le capital et bâtit une cité ouvrière offrant pour le bien-être de tous : logements, cantine, soins médicaux gratuits, école, magasins coopératifs et caisse d’épargne… « C’est ainsi que tous, nous appuyant les uns sur les autres, nous marcherons d’un élan unanime vers le progrès. C’est ainsi qu’aux révolutions et aux insurrections, fera place une évolution constante remplaçant sans cesse le bien par le mieux. »

 

A l’heure où nous traversons une crise économique et écologique mondiale, pouvons-nous encore croire à une croissance illimitée? La notion de croissance, indissociable des idées, des lois et des pratiques de la modernité, est généralement perçue comme positive, associée à la prospérité et au progrès vu sous l’angle de l’humanisme occidental. Le profit, la productivité, l’accumulation et l’expansion se sont imposés comme des valeurs  fondamentales, et le mythe de la croissance et du développement s’est propagé sur les cinq continents. Mais il est intéressant de se rappeler qu’au même moment où le monde amorçait son virage vers un système fondé sur le productivisme et la démesure, une partie de la modernité artistique faisait sienne un tout autre credo : less is more.

 

Un siècle plus tard, comment les artistes abordent-ils ce concept de croissance ? S’intéressant à l’économie, l’urbanisme, la physique, la biologie ou la botanique, ils en font un sujet de recherche mais également le moyen d’interroger leurs propres méthodes de travail. En écho à une série d’expositions réalisées en Suisse et en Allemagne en 2011*, Plus de croissance rassemble des artistes qui explorent l’ambivalence de cette notion à travers des expérimentations physiques et biologiques, des formules mathématiques ou des commentaires critiques de l’économie mondialisée.

 

Face au naufrage d’un célèbre fastfood américain progressivement englouti sous les eaux, on aperçoit un bateau qui traverse lentement un lac en s’autodétruisant ; tandis que des plantes exogènes envahissent les décombres des villes occidentales, les pêcheurs du Delta du Niger tentent de défendre leurs ressources contre les ravages des compagnies pétrolières et des ménages danois investissent dans l’immobilier grâce à l’ouragan Katrina… Renvoyant à ce capitalisme du désastre prophétisé par Naomi Klein, les œuvres incarnent des crises locales ou internationales mais elles proposent dans le même temps une réflexion sur la production – et la productivité – artistique. La logique même de la croissance fait l’objet d’une appropriation par les artistes qui en exploitent à la fois les potentialités (processus organiques de mutation, mouvement, excès, désir de prolifération et d’autocréation) et les limites (saturation, débordement, pollution, perte de contrôle, travail aliéné). Alors que l’économie néolibérale ignore les phénomènes de dépense improductive ou d’entropie – à savoir la non-réversibilité des transformations de l’énergie et de la matière – les artistes les placent au cœur de leurs préoccupations pour soulever des questions esthétiques, économiques, écologiques et politiques.

 

On the Metaphor of Growth, Kunsthalle Baseland (Bâle), Frankfurter Kunstverein (Francfort), Kunstverein Hannover (Hanovre)

sam 24 mars         

vernissage dans le cadre du festival Travail que Vaille ! 

 

dim 17 juin à 15h

Ailanthus altissima : conférence-diaporama de Simon Boudvin

dans le cadre du Festival du Tourisme Aléatoire du 1er au 24 juin 

Ailanthus altissima est la chronique en images d’une plante exotique dans un quartier familier, dont le développement naturel verdit la ville et inspire aux défenseurs de la biodiversité des propos xénophobes. Ce travail photographique à la recherche du singulier dans un milieu commun a commencé au seuil de l’atelier de l’artiste, pour un inventaire des coins, marges, bandes, ou zones délaissées, adoptées par cette nouvelle végétation d’origine orientale. Simon Boudvin propose ainsi une exploration à la fois botanique, urbanistique et sociale de nos environnements périurbains.

 

entrée libre sur réservation

 

sam 7 juillet

TaxiTram

> Centre d'art contemporain de la Ferme du Buisson, visite de l'exposition "Plus de croissance : un capitalisme idéal..."

> CAC Brétigny, visite de l'exposition "Christodoulos Panayiotou : Rapporter le monde au monde"

> YGREC ENSAPC, visite de l'exposition "D’échec en échec sans perdre son enthousiasme"

infos pratiques

horaires

mer, sam, dim de 14h à 19h30

jusqu’à 21h les soirs de spectacle

et sur rendez-vous en semaine

 

tarifs

plein tarif : 2€

tarif réduit* : 1€

entrée libre : Buissonniers, - de 12 ans, artistes, presse, groupes

* tarifs réduits : familles nombreuses, personnes en situation de handicap, - de 26 ans, + 60 ans, intermittents, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, collectivités, groupes de 10 personnes

 

visites

visites guidées les samedis à 16h

expo-goûters les mercredis à 16h30

visites instantanées (15 à 20 min) sur demande auprès des médiatrices

 

groupes

réservations auprès du service des relations aux publics au 01 64 62 77 00 ou rp@lafermedubuisson.com