Quand on vient voir les expositions au Centre d’art contemporain, ce qui me marque à chaque fois, c’est la façon dont l’art contemporain est directement accessible aux adolescents. On propose aux élèves quelque chose qu’ils ne connaissent pas, dont ils n’ont pas les clés pour analyser. Et pourtant, cela les fait réagir, ils ne sont pas bloqués et se sentent assez libres.
Quand je mène des projets au long cours - je pense notamment à un atelier autour du cinéma d’animation - les rapports avec la classe changent. Les élèves écrivent plus facilement sur le cinéma. Cela modifie également les rapports entre les élèves et peut créer une cohésion au sein d’une classe. Ils prennent confiance en eux : « Si je suis capable de travailler sur ce sujet, je peux le faire sur autre chose ». Certains changent totalement de comportement en découvrant qu’ils peuvent réussir là où ils échouaient auparavant. Un jour, une élève très réfractaire au travail autour du cinéma, car « ce n’est pas du français », est venue me voir pour s’excuser, reconnaissant avoir progressé grâce au projet. L’ouverture culturelle est également évidente ; ils découvrent des films ou des spectacles qu’ils n’auraient jamais vu autrement.