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Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés

Collectif 18.3

Marie Pezé a ouvert la première consultation Souffrance et Travail : dans son bureau, elle reçoit Solange, assistante de direction, Fatima, agent d'entretien ou Stressor, cadre supérieur. Chacun a sa manière a "mal au travail" . Touché par ces récits, le Collectif 18.3 rencontre la psychanalyste et partir de son livre, crée une variation chorégraphique et théâtrale de ces témoignages. La parole sort de l'intime pour éclairer la vérité et c'est par le langage qui unit le corps et les mots que le collectif livre un autre versant de ces histoires de souffrance. Dans un espace modulable - bureau ou échafaudage - textes et mouvements traduisent la douleur, l'humiliation mais aussi la résistance et l'espoir. Une vision du travail tel qu'il est, tel qu'il nous marque aujourd'hui.

 

"Vous voulez en savoir plus sur la souffrance au travail ? Il faudrait que vous entriez dans mon bureau, que vous preniez place sur cette chaise à côté de la mienne. Il faudrait que vous assistiez la consultation avec moi. Que vous écoutiez. Vous pourriez ainsi entendre l'extraordinaire impact du travail sur le corps et sur le psychisme. Le travail peut sauver. Il peut tuer aussi. Êtes-vous prèt entendre tout ce que les patients ont dire sur leur travail ? Quoi qu ils disent ? Je dois vous prévenir, vous n'en sortirez pas indemnes. Car ici, entre ces murs, sur mon territoire clinique, les pathologies sont criantes, caricaturales. Travail sous contrainte de temps, harcèlement, emploi précaire, déqualification, chômage, sont le lot quotidien des patients de la consultation Souffrance et Travail." Marie Pezé, Apostrophe du livre

 

 

d'après Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Marine Pezé

une création du Collectif 18.3

Les membres du Collectif 18.3

 

Laurent Bellambe

J'ai 20 ans, je suis en DEUG d'Ethnologie : j'ai envie de comprendre le monde, de partir loin ; et puis rien ne se passe comme prévu : je deviens comédien. Olivier Medicus, Eric Ruf, Catherine Riboli, Brigitte Jacques, Stanislas Nordey. J'ai 30 ans, je ne suis pas satisfait, je pars en Belgique. Groupov, Jacques Delcuvellerie. Je reviens, je travaille avec Christophe Bureau, la Compagnie des Possédés, Bérangère Jeannelle, je tourne avec Cathy Verney. J'ai 35 ans, je rencontre Shush et c'est un nouveau tournant : je réalise qu'il me manquait quelque chose, l'autre pour trouver l'audace de prendre les rênes d'une création d'un bout l'autre.

 

Julie Laufenbuchler

J'ai 6 ans je joue La sorcière de la rue Mouffetard. J'ai 6 ans et je sais que le théâtre sera ma vie. Mais il faut attendre d'en avoir 18 pour quitter ses parents, la province et venir Paris , rue Mouffetard... J'apprends le métier de comédienne, travaille avec Isabelle Nanty, Muriel Mayette, Eric Lacascade, Marc Adam, O Massaro, Alice Safran... Je tourne aussi pour la télé avec M. Hassan, P. Chaumeil, Eric Zonca , Marie Vermillard ... À 25 ans, dans une mauvaise création, heureusement je rencontre Laurent ! On ne se quitte plus.

 

Lilou Magali Robert

J'ai 21 ans, j'arrète la fac, je veux danser, enfin! J'apprends, je tords, j'étire, je pointe, je rattrape mon corps et le temps. J'ai 25 ans, 1 mois et 10 jours, premier jour de mon premier contrat en tant que danseuse avec Andy de Groat. Shush est là. Je respire, je m'envole, j'avance. Sur ma route, Philippe Genty, Françoise Murcia, Michèle Rust, Patrick Le Doaré, Mylène Benoit, Adrien Mondot, La Bazooka... Je m'exporte avec Amir Hosseinpour, Stijn Celis ou Jonathan Lunn, je rencontre l'opéra, le théâtre, les arts numériques, la danse-voltige... Je suis ma place, je regarde autour, Shush est toujours là, dans son sillage Laurent et Julie, l'invitation un nouvel engagement, le collectif. J'ai 37 ans, avec eux, je suis prête.

 

Shush Tenin

J'ai 25 ans, je quitte l'horticulture, je veux être danseur. Philippe Jamet, Michel Schweizer, Andy de Groat, Blanca Li, Heddy Maalem, Kamel Ouali, Patrick Le Doaré, Kristinne Sommerlade, Philippe Découflé, les Gens d'Uterpan, mais également au théâtre et au cinéma avec Jean-René Lemoine, Alfredo Arias, Bob Wilson et Enki Bilal. Être danseur : les créations, le travail de compagnie, le solo, les opéras, la vidéo, la transmission, la pub. Avant, après, sur, autour du plateau. La curiosité, la nécessité et le désir d'aller la rencontre de l'autre. Enfin j'ai 40 ans : la rencontre avec Laurent, l'altérité comme un miroir.

 

Thomas Cottereau

J'ai 14 ans, un pied dans la bouse, l'autre dans la rosée matinale...Joël me montre comment plier les câbles d'un festival rural et itinérant de théâtre... Je le suivrai 9 étés... Nantes en DMA, Strasbourg au TNS, Gildas Milin, Jean-Paul Wenzel, Joël Jouanneau, Frank Théveneau, Olivier Oudiou... J'ai 26 ans, je rencontre Laurent puis Shush puis.... lumières sur le Collectif 18.3.

 

Elisabeth Dordevic

J'ai 22 ans je rêve de restaurer des tableaux... J'ai 22 ans je réussi par hasard l'entrée l'ENSATT, rue Blanche. Je découvre le théâtre, la danse, le cirque. Et puis je travaille, je rencontre Bernard Sobel, Pierre Salvadori, Les Colporteurs, La Cie Tamèrentong !, les Kumulus, Jean-Paul Wenzel et les Fédérés, Pierre Sauvageot, Joël Pommerat, la Cie Castafiore Bazooka, Jean-Michel Ribes, Anne-Laure Liégeois et avec elle, Laurent. Le courant passe. De nouveau, enfin, un théâtre qui me fait vibrer. J'ai 39 ans, je fonce. Malte Mager J'ai 18 ans, je n'ai jamais su quoi faire mais j'ai toujours fait. Je change de pays, je plonge dans l'architecture, je découvre l'espace conçu, l'air qu'il me faut pour respirer... Je continue de faire, tout, dans tous les sens, architecture, espace, graphisme, design, réel, virtuel, tant qu'il y a un chemin... J'ai 27 ans, je rencontre Lilou, je découvre la danse et l'espace scénique, ultime espace de conception. Tiens, il y en a d'autres qui travaillent comme moi : mème langage, mèmes envies. Eux le vivent de dedans l où moi je le pense de dehors. J'ai 34 ans, je me lance.

 

 

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