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Anna

Emmanuel Daumas

Musique, danse, théâtre tous les ingrédients pour un parfaite comédie musicale ! Transposition contemporaine de l'image féminine des sixties pensée par (entre autres) Serge Gainsbourg, Anna incarne l'image glorifiée, celle de tous les fantasmes. 

Il aura suffit d'un regard sur papier glacé pour faire de Léopold, publicitaire, un être transi d'amour pour une image. En quête de son idéal féminin, il convie ses associés hypercréatifs à la recherche de celle qui l'obsède mais qu'il ne voit pas ses côtés. Dans cet open space aux allures de factory, les uns jouent de la musique en live, d'autres dessinent pendant que certaines chantent. Tous dansent, ce qui les décalent du réel et participe à la quête du fantasme, de l'amour. De l'esprit des 60's, Emmanuel Daumas conserve la pop acidulée, la libération des mœurs et l'esprit arty. Implantées dans cet univers branché contemporain, les musiques prennent des tonalités électro réorchestrées par deux complices du groupe Nouvelle vague (spécialiste des réincarnations de tubes oldies) ; les images se dédoublent de captations live en dessins signés Mrzik & Moriceau (artistes illustrateurs créateurs des clips de Air ou Katherine entre autres) ; les corps s'émancipent sous la chorégraphie de Pierre Rigal et Mélanie Chartreux...

 

Effervescente, cette comédie musicale sexy à souhait libère une fragrance euphorisante ! Fin des années 60, le rock anglais débarque, la factory de Warhol & Co incarne la révolution artistique qui annonce le bouleversement social de mai 68. Serge Gainsbourg vient de gagner le concours de l'Eurovision en confiant France Gall quelques sucettes et confère la variété ses lettres de noblesse. Anna, diffusé en 1967, est au cœur de cette culture pop pleine de fraîcheur. Transposée à l'heure d'aujourd'hui, sans nostalgie, elle incarne parfaitement la glorification de l'image, la permanence du virtuel qui trouble nos sociétés et nos rapports au réel. La fabrique à fantasme est toujours d'actualité...

 

"Pari réussi pour Cécile de France qui incarne Anna. Avec une interprétation lumineuse, fraîche et enjouée, elle irradie l'adaptation théâtrale de cette comédie parlée-chantée."

T. Voisin - Télérama - 28 août 2013

 

d’après le scénario du film éponyme de Pierre Koralnik
dialogues Jean-Loup Dabadie
paroles et musique Serge Gainsbourg

avec Cécile de France, Grégoire Monsaingeon, Gaël Leveugle, Florence Pelly, Crystal Shepherd-Cross


adaptation et mise en scène Emmanuel Daumas
assistante à la mise en scène Manuella Mangalo
chrorégraphie Pierre Rigal et Mélanie Chartreux
scénographie Saskia Louwaard et Katrijn Baeten
lumière Bruno Marsol
costumes Alexia Crisp-Jones
vidéo Romain Tanguy
graphismes et images animées Mrzyk & Moriceau (avec Mathematic)
collaboration artistique Olivier Marty et Géraldine de Margerie

composition musicale, arrangements,orchestrations et musiques additionnelles Guillaume Siron et Bruno Ralle
direction musicale et clavier Philippe Gouadin
guitare Benoît Chanez
basse Dayan Korolic
batterie Jacques Toinard
réalisation studio Baloo productions

 

production Jean-Marc Ghanassia (C.P.M.)
coproduction Théâtre du Rond-Point Paris / Les Nuits de Fourvière Lyon / anthéa Antipolis Théâtre d’Antibes / Théâtre de Namur Centre dramatique / Théâtre de Liège / Le Manège.Mons / PBA Charleroi / Grand Théâtre d’Aix en Provence / La Ferme du Buisson Noisiel

 

Interview Fragmentée

Anna, une histoire d'image en trompe-l'œil...

Emmanuel Daumas : Le personnage principal, un type qui fait de la pub, tombe amoureux d'une image. Il va se mettre chercher une femme qui n'existe pas, sans se rendre compte que la fille de la photo qui a traversé le champ de son objectif travaille juste côté de lui (cachée derrière une paire de lunettes). Et qu'elle participe donc la quête d'elle-même... Quarante ans après, on replace les personnages dans un atelier de création d'images. Ils dessinent, peignent, (se) filment, dansent, découpent des bouts de papier, collent des affiches... Et se mettent au service de leur patron dans sa quète de la femme idéale, comme une muse, finalement. Ce qui les incite à créer des images contribuant la narration. C'est une espèce de méta-narration !

 

Cécile de France, une icône contemporaine...

E.D. : Pour incarner Anna, il fallait quelqu'un d'un peu iconique. Pas une star pour une star, mais quelqu'un de repérable. Et j'ai pensé à ma vieille copine Cécile, qui me fascinait tant lorsqu'on était camarades d'école. Elle a un espèce de naturel absolu, une grande beauté absolument pas sophistiquée, très offerte, et en même temps très secrète. Quelque chose de très solaire, sans qu'on sache vraiment ce qu'il y a derrière. A l'image d'Anna Karina qui était tellement joyeuse et tellement triste la fois.

 

Gainsbourg, un poète scénariste malgré lui... 

E.D. : Quand j'ai lu le scénario, je me suis dit que c'était comme un petit conte. Je le suis quasiment à la lettre, si ce n'est que 4 musiciens et 5 acteurs jouent tous les personnages du film. Le scénario est crédité Jean-Loup Dabadie, Pierre Koralnik et Serge Gainsbourg, mais Jean-Loup Dabadie dit lui-même que Gainsbourg a presque tout écrit. Koralnik aurait bloqué Gainsbourg chez lui, en lui disant, maintenant, tu écris des chansons et l'histoire d'une comédie musicale.

 

Anna, une question de désir en clair-obscur...

E.D. : Lorsqu'il écrit en 1967, Serge Gainsbourg commence développer des thèmes qu'il gardera toute sa vie. Il est très perplexe par rapport au désir et la notion de couple, très clair avec le fait qu'on est seul avec son désir, et que l'autre n'existe pas tellement, finalement, dans une histoire d'amour... C'est parce que c'était un poète, qui avait un regard la fois tourmenté et sensuel sur son époque, que derrière la légèreté formelle du scénario, on trouve un vrai propos. Et qu'il y a une résonance avec la fabrique fantasmes que le virtuel propose aujourd'hui.

 

Cécile de France est Anna

"On pense Anna Karina, qui créa Anna, pour l'acidité joyeuse et ambrée du timbre. On pense aussi Brigitte Bardot, pour la beauté et la sensualité. Mais c'est la personnalité de Cécile de France qui irradie." A. Héliot, Le Figaro, 1er juil 2013.

 

Anna - Un Album

Anna est le septième album de Serge Gainsbourg. Seize titres dont le plus connu Sous le soleil exactement est ancré dans les mémoires.

 

Anna - Un Téléfilm

Cet album est la bande originale du téléfilm musical Anna d'après le scénario du film de Pierre Koralnik dont il a signé le scénario avec la collaboration de Jean-Loup Dabadie. En 1967, Anna, produit par l'ORTF, est diffusé sur la 1re chaîne. Anna Karina et Jean-Claude Brialy incarnent les premiers rôles, Serge Gainsbourg lui-même interprète le troisième personnage. Malgré son modeste statut de téléfilm, Anna devient un monument de la culture 60's.