Dans son discours au dernier Festival de Cannes alors qu’il recevait la Palme d’Or, le cinéaste Ken Loach déclarait :
« C’est formidable de faire du cinéma, et comme on le voit ce soir c’est très important. Le cinéma fait vivre notre imagination, apporte au monde le rêve mais nous présente le vrai monde dans lequel nous vivons. Mais ce monde se trouve dans une situation dangereuse. […] Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l’une d’entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j’espère que cette tradition se maintiendra. Nous approchons de périodes de désespoir, dont l’extrême-droite peut profiter. Certains d’entre nous sont assez âgés pour se rappeler de ce que ça a pu donner. Donc nous devons dire qu’autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. »
Les hasards des programmations font que cette déclaration entre en forte résonnance avec les films présentés ce mois-ci à la Ferme du Buisson. La Sociale, Chez nous, Neruda, Entre les frontières, Un sac de billes, 3000 nuits… : autant de films qui diffèrent par leurs esthétiques, leurs origines géographiques, leur degré d’engagement, leurs écritures ou leurs économies de production mais qui ont en commun leur volonté de proposer un cinéma vigilant, en alerte et de prôner l’ouverture aux autres plutôt que le rejet et le repli. Et de susciter débats et réflexions auprès de leurs spectateurs – qui est l’une des missions du cinéma de la Ferme.
Ne loupez pas le débat autour du film La Sociale avec Jean Bigot, producteur du film, et Bernard Friot, sociologue et économiste, le ven 17 fév 2017 à 20h30.