"La jeunesse est un art" nous aurait dit Oscar Wilde, alors comment l'employer ? Pour le savoir, nous avons réuni le 1er février à la Ferme du Buisson deux pendants du monde de la culture, deux parcours différents, mais tellement complémentaires. Artistes de demain et professionnels de la culture en devenir ont eu un rendez-vous avec Julie Pellegrin, sur la question du commissariat et de la scénographie d'exposition mais également au sujet de la direction d'un centre d'art.
"C'est intéressant de mélanger les deux masters, d'avoir un regard croisé."
Clémence, étudiante à l'Université Paris Dauphine
Lors de chaque exposition à la Ferme, des visites personnalisées pour les étudiants sont mises en place par l'équipe des relations avec les publics, plus connu sous l'acronyme trop swag de "RP" (prononcez à l’américaine, c'est encore mieux). L'équipe tente d'adapter le plus possible la visite d'expo à la formation que suivent les étudiants, en proposant notamment d'organiser une rencontre professionnelle avec la directrice du Centre d'art.
"Alors, prêt pour la visite ?"
Notre fermière Julie avait fort à faire ! Il faut dire que les thèmes abordés étaient variés : labellisation d'un centre d'art, manière dont Chantal Akerman pensait l'espace et le temps dans ses installations, missions d'un E.P.C.C., financements publics… bref, un large éventail de questions. Les étudiants ont pu appréhender de façon globale le fonctionnement d'un centre d'art et le travail de sa directrice, de la dimension artistique à l'aspect technique. C'est cependant au bout de quelques hésitations et d'échanges très sérieux que la fameuse question que tout le monde attendait a enfin été posée : "Et ici, c'était vraiment une ferme ?". Oui, la Ferme du Buisson était bien une ferme !
Les étudiants ont beaucoup appris lors de cette visite au Centre d'art, à l'instar de Clémence, 24 ans, qui a pour objectif de développer des projets liés à l'art contemporain au Moyen-Orient. Des étudiants qui n'attendent pas d'être diplômés pour apporter leur dynamisme et leur regard au monde de la culture. Certains s'activent déjà à dénicher et à mettre en avant des artistes émergents et des commissaires d'exposition en devenir. Clémence et ses camarades de promo organisent cette année dans leur université le Prix Dauphine pour l'art contemporain. À l'image de cet après-midi à la Ferme, le prix s'adresse à un binôme jeune curateur et jeune artiste, afin de valoriser à la fois leur posture et les liens qui les unissent. Pour le meilleur et pour le pire.
"Oh oui, jeune curateur, épouse-moi !"
À l'organisation de ce prix, on retrouve également Laura, 23 ans, qui a en tête plusieurs projets qu'elle aimerait concrétiser, comme celui de travailler dans un centre d'art… Coucou Julie ! Une autre de ses motivations serait de créer un pont entre les différents médias : "Ce qui m'intéresse, c'est vraiment la pluridisciplinarité. À terme, j'aimerais créer un festival pluridisciplinaire à Montreuil, d'ici 2018." Clair et précis, non ? La pluridisciplinarité étant le maître mot à la Ferme du Buisson, avec sa programmation en spectacle vivant, cinéma et art contemporain, nous ne pouvons qu'approuver !
On espère sincèrement que cette journée leur a été bénéfique comme elle l'a été de notre côté. Car il est toujours agréable et réconfortant de rencontrer les futurs professionnels qui se battent d'ores et déjà pour défendre et préserver la culture d'aujourd'hui et de demain. Alors, qui a dit que les nouvelles générations ne savaient pas ce qu'elles voulaient !?